La barbe: une culture de cour
A partir de la Renaissance, les mœurs changent, on ne mange plus avec ses doigts,
la nudité régresse, la sexualité devient taboue. Des « ouvrages de civilité » font leur apparition : premiers manuels de savoir-vivre à l’usage de la cour qui devient le miroir reflétant à la fois le pouvoir du prince et le nouveau système de valeurs à destination de l’aristocratie puis par imitation à l’ensemble de la société.
Joachim du Bellay choisit de dénoncer le mimétisme comportemental des courtisans :
« Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon œil / Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, / Sinon en leur marcher les princes contrefaire, / Et se vêtir comme eux, d’un pompeux appareil ».
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Néanmoins, ce changement des pratiques s’accompagne d’une évolution de la sensibilité avec l’apparition des sentiments de honte ou de dégoût face à des pratiques qui, autrefois étaient admises. L’homme se fait moins animal et moins pulsionnel. Effectivement, les comportements s’adoucissent. Le Roi est l’exemple à suivre. Ce que le Roi fait, la cour faite.
La barbe est désormais tributaire de bon vouloir du Roi. On peut dire que si le Roi « porte » les courtisans « portent ». La Renaissance est une période sans barbe mis à part quelques engouements passagers.
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Mais au XVIe siècle, tout change. Le pape Jules se laisse pousser une longue barbe et est imité par tous les représentants de la religion catholique. Plusieurs rois ont maintenu cette mode avec des barbes et des moustaches plus ou moins longues, notamment Henri VIII, François Ier ou Charles Quint.
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En Angleterre, sous le règne d’Élisabeth I, le port de la barbe est soumis à une taxe et donc réservé à la noblesse. Au XVIe siècle, en France et en Angleterre, la mode est aux cheveux noirs et à la barbe blonde ou blanche.
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Sous Henri III, la mode est à la moustache accompagnée d’une mouche au menton.
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Henri IV est considéré comme le dernier roi barbu. C’est alors que commence le règne des moustaches jusqu’au règne de Louis XIV. À partir de là, les moustaches sont de plus en plus réduites et les hommes ne conservent sur le menton que quelques touffes de poils appelés une « royale ».