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Et la femme dans tout ça ?

Le point de vue des strasbourgeoises

En tant que femme, je ne pouvais pas faire une rubrique non-dédiée à nous.

 

Je me suis donc rendue dans les ruelles et boutiques de Strasbourg pour interviewer ma chère gente féminine...

 La femme, de son côté, préfèrent-elles les barbus ? Il semblerait que oui..

 

L’image du barbu se veut plus rassurante. La gente féminine y voit un homme mature . Pour elles aussi, à la recherche de l’idéal masculin, la barbe est l’instrument qui permet l’identification de l’autre sexe.

La virilité

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     Des poils, des poils rien que des poils sur tout les visages, les barbiers sont heureux.

 

S'intéresser à la barbe semble futile mais il suffit de voir l'importance que les hommes attachent à leur pilosité faciale, pour comprendre. Leur masculinité s'y trouve définie et leur honneur y semble suspendu.

Il nous faut bien admettre l'importance que leur donne la barbe et comprendre la certitude qui est la leur, chaque matin face au miroir quand ils taillent dans la pilosité de leur visage et dessinent leur apparence faciale. Ils sont à la fois virils et séducteurs. Ce retour à la barbe permet d’exhiber leur statut de mâles

mis à mal ces dernières années.

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L’homme doutait, sa virilité était entrée dans une zone de confusion. C’est un fait qui traduit le mal-être d’être un homme ou plutôt la difficulté à se trouver homme dans une société toujours plus difficile à appréhender.

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Autrefois, il existait le service militaire. Ce passage sous les drapeaux lui permettait d’affirmer sa qualité d’homme. Comme un rituel, à sa sortie de l’armée, la société lui accordait le droit d’être reconnu homme. A l’heure actuelle, il n’a plus rien qui sacralise sa virilité, il doit la conquérir par lui-même

et a tendance à s’égarer sur le chemin difficile qui lui permet de se construire en tant que tel.

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Les années 90 semblent avec le recul avoir joué avec ses attributs. Notamment le métrosexuel (homme amateur de produits cosmétiques et partisan de l’épilation intégrale). Deux décennies plus tard, le corps glabre n’est plus en vogue. Maintenant, sa barbe lui permet d’exposer sa virilité. Ce retour à l’état de nature est une mise à nu qui facilite l’identification du mâle. 

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Si hier, le poil n’était plus un identifiant sexuel, aujourd’hui la barbe dit la virilité.

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Tu seras un homme mon fils – Oui mais avec une barbe c’est plus facile !

Le féminisme et la barbe : La fin d’un attribut masculin ?

 La remise en cause de la hiérarchie sexuelle est très récente dans nos cultures.

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On est là, au cœur de la participation de l'individu à l'ordre social, c’est de la place des femmes dont il est question. L'avènement du féminisme est un bouleversement culturel, ce qui en fait un phénomène révolutionnaire empêchant tout retour en arrière aux modes de vie traditionnels. Durant des siècles, les genres sont séparés.

 

Les hommes occupent la sphère publique, les femmes la sphère privée. Et ces dernières, considérées comme trop sensibles et dépourvues de raison par certains philosophes, sont tenues de rester à la maison et de s’occuper du foyer. Le port du poil est réservé aux mâles, la douceur aux femmes.

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La différenciation entre le rôle de l’homme et de la femme se matérialise aussi physiquement.

Force et puissance pour l’un, beauté et douceur pour l’une :

virilité contre fragilité. Ainsi avance le monde.

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S'appuyant sur l'infériorisation de la femme à travers les âges dans tous les domaines de la société, hors la maison, Simone de Beauvoir s'attache à démontrer que tout : parents, société, religion, formate les femmes

dans leur infériorité par rapport au « mâle » et que mariage et enfants sont des pièges qui les cloue à la maison et les empêche de se réaliser en tant qu'individu à l'extérieur. D'où le militantisme de Simone de Beauvoir pour une égalité homme/femme qui selon elle rendrait les deux plus libres.

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Parallèlement, vient s’ajouter l’idée que l’homme occidental doit se montrer dans toute son honnêteté, ne cachant rien de son visage. Il est plutôt de bon ton d’afficher une peau débarrassée de tout poil, une enveloppe charnelle glabre et lisse. Esthétisme et salubrité accentuent le rejet du poil.

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Avec la remise en cause de la virilité, les revendications des femmes pour accéder au pouvoir (égalité hommes/femmes des élus) désormais, les hommes avanceront avec moins de bruit sur leur attribut.

 

Le charisme guerrier serait-il aujourd’hui l’alliance d’un attribut typiquement masculin (la barbe) et d’une couleur typiquement féminine (le rose) ce qui donnerai une barbe rose !?

La Virilité
La fin d'un attribut masculin

En 2014, Conchita Wurst remporte le concours Eurovision de la chanson. Transsexuelle, elle apparait sur scène le visage orné d'une belle barbe. Elle heurte l'opinion publique et expliquera que sa barbe est une provocation destinée à sensibiliser le monde sur le statut des personnes dans sa condition.

La barbe, un outil de rebellion.

Les femmes sont-elles devenues aussi sexistes que les machos ?

C'est bien sur un idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s’est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la «nature» de l’homme, sa virilité.

L’éveil et les progrès de l’égalité entre les sexes, les avancées du féminisme sont venus contester d’anciens privilèges. Les hommes ne seraient plus des hommes, des « vrais »La société actuelle, fonctionnant comme un miroir, grossit les assignations des rôles de chaque sexe et aujourd’hui, le rôle du sexe féminin s’est affirmé dans de nombreux domaines et celui du mâle a perdu de son hégémonie.

 

Il y a donc une équivoque de la virilité contemporaine : comment comprendre que cette représentation de la puissance masculine ait fini par apparaître aussi incertaine ? Les hommes d’aujourd’hui entendent-ils porter longtemps encore cette charge millénaire, ou souhaitent-ils sentir s’en alléger le poids sous la poussée des courants récents ? De ce malaise dans la part masculine, la barbe serait-elle la solution ?

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